Bannière du site Partage ta rue 94. Dessin d'une rue façon enfantine avec des personnages de piéton, de personne en fauteuil roulant, de cycliste et de parent avec son enfant dans une poussette.

Enquête publique CDT Boucles de la Marne : contribution de Partage ta rue 94

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Vous êtes piéton, cycliste, Personne à Mobilité réduite, citoyen, personne imposable ou non, riverain ou non ? Vous devriez avoir le droit à la mobilité autant que les usagers motorisés. Aujourd’hui, dernier jour pour en remettre une couche quant à l’Enquête publique du Contrat de Développement Territorial (CDT) des Boucles de la Marne (Champigny, Villiers, Bry, Chennevières).

Vous pouvez adresser vos remarques par mail à :  cdtbouclesdelamarne@gmail.com

Rappel des villes concernées (source : Citoyens94)
Plan de situation des 2 futures gares du métro grand paris express (ligne 15). Source : Citoyens 94

Vous trouverez ci-dessous la contribution de l’association Partage ta rue 94 , dont l’objectif est de favoriser la mobilité des cyclistes, piétons, et des personnes en situation de handicap.

On peut lire dans le projet intégral de l’enquête publique   p. 18 et 19 : « La nouvelle organisation des différents modes de déplacements (transports en commun, vélos, piétons, véhicules particuliers, nouvelles mobilités…) assurera une desserte fine du territoire et privilégiera l’intermodalité : rabattement vers les gares, maillage interdépartemental, intercommunal mais aussi intra-communal c’est à dire de quartier à quartier. Cette réflexion sur les nouveaux modes de rabattement est particulièrement importante pour les gares situées en milieu dense, dont les abords ne pourront absorber une hausse du stationnement automobile. Cette nouvelle organisation devra donc étudier de nouvelles possibilités de déplacements dans ces secteurs : Vélos en libre service (VLS), emport de vélos dans les rames, parking deux-roues, services aux utilisateurs (entretien et réparation de vélos…). »

Cette réflexion est frappée au coin du bon sens, dans les faits nous pensons en préambule que si l’on veut la traduire en acte, ceci nécessitera notamment :

– de l’argent et de l’emprise disponible au sol (argent et place à trouver, y compris au détriment du transport motorisé individuel, pour un rééquilibrage que nous appelons vivement de nos vœux). Il est illusoire d’espérer un report modal si l’on ne décourage pas l’usage de la voiture individuelle, qui doit être ramené à son usage initial

– une attention toute particulière portée au jalonnement piéton, pour encourager la marche, mais aussi signaler ses itinéraires propres

– une attention toute particulière portée aux PMR, (largeurs, vues à niveau zéro, dénivelé, plan incliné au détriment des ascenseurs qui peuvent tomber en panne, etc)

– de ne pas oublier les vélos transports d’enfants ou de marchandises (vélos qui sont parfois plus longs ou plus larges = aménagements cyclables en conséquence

– des aménagements cyclables de qualité, continus, lisibles et visibles, mais aussi des services aux cyclistes

On peut lire p.95 : « Point 16 Création d’un pôle éco-mobilité. Description du projet.

Offre de services et de technologies de mobilité présentant des avantages aux plans énergétique et environnemental (notamment : optimisation du nombre et de la longueur des déplacements, recours à des modes de déplacement alternatifs à la route, utilisation de véhicules peu polluants et peu émetteurs de GES). Exemples de sous-domaines :

« – Services covoiturage, auto – partage, pôles – vélos, etc. » […]

Partenaires de la mise en oeuvre. Toutes les villes du CDT ; CAHVM, opérateurs de transport, Région Ile de France, STIF »

Nous pensons que l’expérience des associations des usagers réputés vulnérables (cyclistes, piétons, PMR) peut vous être précieuse pour atteindre votre objectif, tout comme l’observation de votre part de ce qui se fait dans certaines villes de France et à l’étranger.

Nous pensons également qu’il serait souhaitable que les administrations donnent l’exemple, leur crédibilité -mais aussi leur compréhension des freins à la mobilité durable- sont en jeu (élus à vélo ou vélo à assistance électrique  pour franchir les dénivelés).

Nous citons : p.41 : « La nouvelle organisation des différents modes de déplacements (transports en commun, vélos, piétons, véhicules particuliers, nouvelles mobilités…) assurera une desserte fine du territoire et privilégiera l’intermodalité : rabattement vers les gares, maillage interdépartemental, intercommunal mais aussi intra-communal c’est à dire de quartier à quartier. »

C’est en effet une modification de la voirie qui est nécessaire, y compris de la place accordée au stationnement motorisé individuel.

Nous lisons page 44 : « Le réseau de voies cyclables sera doublé à terme, avec la réalisation de plus de 60 km sur le territoire, en lien notamment avec la restructuration du réseau viaire. »

60 km sont sans doute nécessaires, nous doutons que ça soit suffisant (il faudrait également que les villes concernées mettent enfin « le paquet » sur leur territoire), pour rejoindre l’axe structurant TSCP et les gares concernées, par un maillage cyclable de petites rues tranquilles (complémentaire au réseau cyclable structurant en site propre que nous souhaitons : nous demandons les deux).

Prenons un exemple : pour les 4 villes concernées, quel kilométrage de voirie est actuellement alloué aux circulations motorisées individuelles ? (total voies communales plus voies départementales -ces dernières pas toutes équipées d’un aménagement cyclable-). C’est un profond rééquilibrage que nous appelons de nos vœux : un maillage cyclable et un réseau cyclable aussi dense et structuré que l’actuel maillage routier (un « système » cyclable aussi bien conçu que l’actuel système routier). Il sera difficile pur les villes d’atteindre les objectifs projetés sans suivre les recommandations de l’ex CERTU (notamment concernant  le développement à grande échelle du double sens cyclable, cf. fiche Certu novembre 2009), assurant une desserte fine dans les quartiers, mais également entre les quartiers, évitant artères, pollution, flux motorisé et bouchons. C’est également la lutte contre la sédentarité, l’obésité, et les maladies de civilisation qui est en jeu : les circulations « actives » ont toute leur part à prendre, les transports en commun ne pourront pas tout assurer pour cet objectif de baisse de la sédentarité et des pathologies afférentes.

 On peut lire p.47 : « Les liaisons douces pour les habitants […@ Les quatre Communes du territoire prévoient la création d’une trame verte sur leur espace communal. Il s’agira de mettre en place un réseau de liaisons douces structuré afin de proposer aux habitants des parcours sur l’ensemble du territoire, incitant ainsi à la promenade. L’objectif est de relier l’ensemble du territoire aux espaces naturels, en particulier les berges de la Marne, à travers des cheminements protégés des circulations automobiles. Pour cela, les sentiers de randonnées et de promenade pédestres et les itinéraires de pistes cyclables seront requalifiés et développés. »

Quand c’est possible, le flux piétons devra être dissocié du flux cyclistes, pour le confort et la sécurité de tous, objectif : éviter les conflits d’usage

Page 90 nous citons : « Action 14. […] Développement des activités touristiques et de loisirs.  […]

 Cet axe pourrait se matérialiser par l’homogénéisation des signalétiques des chemins de randonnée, des itinéraires cyclables voire équestres ainsi que la création de circuits thématiques de valorisation des patrimoines, créant des liens entre les villes et une cohésion de territoire (la biodiversité, la villégiature, 1870 jusqu’à la deuxième Guerre mondiale, par exemple). »

 Cette initiative est excellente (le jalonnement cyclable est l’un des éléments clés d’une politique cyclable sérieuse, cf. fiche Arene IDF sur le sujet)

 « Nous lisons P.133  Action 35 […] TCSP Altival et avenue urbaine associée] des pistes cyclables et cheminements piétons confortables, avec des aménagements spécifiques au droit des carrefours. »

 A cet égard, les exemples de la réalisation du TCSP 393 (bus en site propre), et le projet TVM Est montrent une discontinuité localement (le vélo n’y a pas été traité de A à Z, même quand il y avait la largeur pour le faire : localement à Sucy et Valenton : nous le regrettons.Localement à Créteil, St-Maur, Champigny et Noisy le grand pour le projet Est-Tvm, il faudra être plus exigeant sur la continuité cyclable si l’on escompte un report modal vers le vélo:  Faisons mieux pour l’Altival. 

 « Favoriser le report modal de la voiture vers les transports collectifs. « 

Objectif louable et souhaitable, qui passe par une réduction de l’offre de circulation autos (nombre de voies par sens de circulation) et par une politique de stationnement revue à la baisse. Le même report modal gagnerait à être encouragé vers le vélo, vélos spéciaux (vélos-cargo) et VAE (vélo à assistance électrique), ceci ne pourra se faire que par le traitement des coupures (et par un jalonnement cyclable soigné : flécher enfin des itinéraires sécurisés et continus, lisibles pour les vélos). Il sera aussi nécessaire d’assurer autour des stations du TCSP comme autour des gares un stationnement vélos soigné, qu’il soit sécurisé,  ou même classique (les arceaux classiques donnent aussi souvent toute satisfaction, à condition d’en placer à tous les endroits stratégiques).

P.138 nous pouvons lire  : « Action 37 : Est TVM

 […] Créer un itinéraire cyclable de Créteil à Noisy le Grand complétant le maillage en cours de développement sur les routes départementales. […] Un itinéraire cyclable est créé de Créteil à Noisy le Grand en parallèle du tracé de la ligne bus. »

Nous regrettons l’absence de continuité cyclable de ce futur axe (maintien  du 2×2 voies D86 entre autres), en lieu et place d’une piste cyclable et/ou d’un couloir de bus ouvert aux cycles (cf. supra).

Nous citons, p.141 : « action 38 RD4 

 […] La requalification des espaces publics dans une logique de valorisation de l’axe et de l’entrée du Val-de-Marne en intégrant des itinéraires cyclables et des aménagements pour les bus dans les sections concernées par ces problématiques. La section gare de Champigny-centre – fourchette de Champigny est particulièrement concernée. Des aménagements bus, vélos, piétons seront étudiés, dans une logique de rabattement vers la gare. »

Nous souhaitons sur ex Nationale 4, devenue Départementale 4, que l’objectif de « cohérence d’ensemble et la lisibilité » que vous semblez ambitionner pour les transports en commun -et qui existe déjà largement pour les transports motorisés individuels, soit enfin appliqué au réseau cyclable, comme cela se fait dans certains pays d’Europe du nord : cela nécessitant de l’argent et une emprise au sol continue vouée aux vélos, vélos à assistance électrique, vélo cargo (dont la vitesse moyenne est loin d’être ridicule, autour de 20 km/h pour peu que les aménagements cyclables soient là ; et qui sont des moyens de transports silencieux) de façon à favoriser le report modal de la voiture vers le vélo, et pas seulement vers les transports en commun, qui ne peuvent répondre à toutes les demandes (parmi leurs carences : desserte fine, temps de transport, correspondance(s), capacité d’une partie de la population à comprendre le réseau, fréquence y compris de nuit -horaires de travail décalés- ou le dimanche.

Page 146 on peut lire:  « action 40 : Redéfinition du réseau de déplacements du Val-de-Marne […]

l’optimisation du stationnement dans les gares GPE pour les vélos, véhicules légers, deux-roues motorisées et bus (gares routières). […]

Réduire les coupures urbaines. 

Nous pensons qu’une concertation étroite et exigeante (tant pour les porteurs de projets, maîtres d’œuvre que pour les associations) devra être mise en place (présentation des plans de coupe en amont, aux associations, puis visites de chantier), pour coller aux attentes des usagers cyclistes quotidiens et/ou utilitaires, et que le transport d’enfants à vélo, ou de vélos d’handicapés (handbikes) ne devra à aucun prix être empêché localement par des chicanes anti-scooters.

Nous pensons que la future place accordée au vélo doit être prise en toute priorité sur la circulation motorisée individuelle, et non sur celle accordée aux piétons. C’est de la distinction flux piétons – flux vélos (qui n’ont pas les mêmes vitesses moyennes de déplacement) que viendra entre autres le salut pour nos villes congestionnées.

 Nous lisons p.151 « Action 42[…]

Pour accompagner l’inscription du CDT dans la filière de l’écomobilité, l’objectif est de favoriser les pratiques de mobilités « durables » à l’échelle du CDT et en particulier des emprises de la VDO. Cela passe par des transports en commun performants, mais également par l’offre de « nouveaux services à la mobilité », tels que :

  • information sur les déplacements tous modes
  • aide à la réalisation de plans de déplacement d’entreprise et interentreprises

(PDE et PDIE)

  • actions de sensibilisation, de formation, de communication
  • aide à la réalisation de plans de déplacement d’établissement scolaire

(PDES)

  • « mobilités solidaires » : offrir des solutions de mobilités pour permettre le retour vers l’emploi de personnes en situation d’exclusion (aide au permis, prêt de véhicules…)
  • Location de vélos à assistance électrique
  • Atelier de réparation de vélos (avec une dimension « insertion »)
  • Plate-forme de co-voiturage
  • Service de vélos en libre service
  • Gestion de parcs de stationnement vélo sécurisés

 Partenaires de la mise en œuvre : A définir : Communes, CG94, Conseil Régional, STIF »

Nous pensons que c’est très positif sur le fond, mais qu’il manque sur la forme comme partenaires de la mise en oeuvre des associations comme la nôtre (nous avons accompagné 700 adultes dans la voie du vélo utilitaire), mais également les associations qui réalisent déjà des ateliers vélos, des pédibus, et les structures qui restent à créer par les villes et communautés d’agglomérations concernées (pédibus et autres, vélobus, à l’instar de se qui se fait à Strasbourg, au Danemark et aux Pays-Bas  : part modale vélo supérieur à 20% de tous les déplacements pour tout le pays dans les 2 derniers cas).

Nous vous remercions pour cette enquête publique.

Partage ta rue 94, le 30 octobre 2014

 

 

 

 

 

Commentaires

4 réponses à “Enquête publique CDT Boucles de la Marne : contribution de Partage ta rue 94”

  1. Avatar de Odile Beck

    Bonsoir,

    L’article est daté du 30 novembre 2014. Un cycliste en avance sur son temps ?… Bises à partager. Odile

    1. Avatar de PartageTaRue94

      Merci, c’est corrigé
      Y’en a qui suivent 🙂
      Espérons que le commissaire-enquêteur suivra autant.

  2. Avatar de Chatmoine du latran

    Serait-ce ce que l’on appelle recevoir un gentil petit coup de bec….?

    1. Avatar de PartageTaRue94

      Bec de selle assurément
      Mais votre position, chanoine du latran, parlons-en 🙂
      http://www.vttour.fr/articles/photos/105.jpg

      Et pour régler tout ça au poil, vous nous faites l’honneur de votre présence lors de quelle balade en 2015 ?

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