Liberté, Égalité, Fraternité, Mobilité !

Notre association a signé le manifeste « Liberté, Égalité, Fraternité, Mobilité » pour les élections législatives de 2024.

Nous appelons ainsi à ce que chaque personne dispose des moyens pour se rendre au travail, au collège, à la boulangerie, chez le médecin ou au bureau de poste à pied, à vélo, en transports en commun, sans difficultés. Nous souhaitons un système de mobilité qui nous rassemble, partout, autour d’espaces publics conviviaux.

Nous refusons la dépendance à la voiture qu’organiserait l’extrême droite si elle était au pouvoir dans notre pays.

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5 jours pour une Seine à vélo, à l’amont de Paris – mai 2023

Le Collectif ‘Vallée de la Seine à Vélo’, dont Partage Ta Rue 94 fait partie, a organisé l’année dernière, en mai 2023, un large événement sur le thème « Le vélo le long des fleuves ». L’objectif: mettre en place la véloroute V33 en Seine Amont, entre Paris, les sources de la Seine et Dijon.

L’évènement se déroulait en deux parties: une conférence et des débats avec des intervenants qualifiés (VNF, Vélo et territoires, les acteurs locaux du tourisme et de la Seine à vélo aval…), et des randonnées militantes sur 4 jours, sur les berges de Seine entre Vernon, Paris, Evry, Melun et Fontainebleau.

L’évènement se nommait « 5 jours pour une Seine à vélo, de la source à la mer », il s’est tenue à Draveil. En voici le compte-rendu complet ci-dessous. Nous ferons un point ultérieurement sur l’état d’avancée du projet dans l’intervalle.

CONFÉRENCE

LE VELO LE LONG DES FLEUVES

DRAVEIL, 17 mai 2023

Déroulé, interventions, débats

Le fleuve est un axe idéal pour la mise en place de véloroutes. Pour beaucoup de raisons : le tracé est plat ; il est souvent vert et tranquille. En même temps il structure l’organisation humaine, les villes, les agglomérations, les transports. Plusieurs véloroutes nationales et européennes fonctionnent aujourd’hui.

La Seine à vélo commence à faire valoir son potentiel entre Paris et Le Havre, mais peine à avancer à l’amont de Paris et de son agglomération.

Depuis 2019, le Collectif « Vallée de la Seine à vélo, de la source à la mer » mène une action continue pour défricher et faire avancer la Seine à Vélo à l’amont : colloque (2019), publication de propositions précises de tracé, avec l’ambition de rejoindre la source de la Seine et Dijon (2022). Aujourd’hui, il y a besoin de passer à la vitesse supérieure, de créer une véritable gouvernance, et d’une cohérence entre l’amont et l’aval.

La conférence « Le vélo le long des fleuves » abordera les enjeux des véloroutes, leurs modes d’organisations, sous le prisme de l’avancement souhaité de la Seine à Vélo (V33) à l’amont de Paris.

En introduction, Christian Proponet (FFVélo 91) présente le Collectif et ses principales actions :

  • 2018 : Création du collectif « Vallée de la Seine à Vélo, de la source à la mer »
  • 2019 : 1er colloque du collectif à MELUN, centré sur la gouvernance
  • 2020 : Véloroute V 33 inscrite au schéma national vélo, de Paris au Havre
  • 2021 : Le schéma national prolonge la V33 jusqu’à Troyes
  • 2022 : Le collectif publie un document de 110 pages: A vélo, de Paris à la source de la Seine

La Seine, ce sont 777 km, dont 337 à l’aval et 440 à l’amont. Si la Seine à vélo existe et fonctionne globalement à l’aval, entre Paris et Le Havre / Deauville, la véloroute V33 peine à avancer à l’amont de Paris. La conférence abordera aujourd’hui les enjeux globaux des véloroutes, les enjeux nationaux, les enjeux franciliens et territoriaux.

Cadrage Ile-de-France : La Seine Amont francilienne à vélo, enjeux territoriaux

Louise Haran et Maximilian Gawlick (Institut Paris Région)

Louise Haran et Maximilian Gawlick, urbanistes de l’Institut Paris Région, présentent leur institut, la situation des aménagements cyclables en Ile-de-France et l’axe Seine avec son paysage et ses multiples usages. Les différentes fonctions du fleuve, qu’elles soient industrielles, portuaires, urbaines, écologiques, peuvent aussi être parfois contradictoires.

La Seine est un corridor écologique d’importance nationale dont la valeur environnementale est aussi un atout touristique pour le développement du vélo. La Bassée qui est une zone très précieuse du point de vue écologique doit faire preuve d’aménagements adéquats qui concilient patrimoine naturel et touristique. Mais la construction de la véloroute pourrait être un aiguillon pour le réaménagement de sites naturels dégradés. Continuité cyclable et écologique vont dans le même sens. Trois entités paysagères variées sont exposées : l’agglomération parisienne, la Seine assez boisée (Sénart, Fontainebleau…), la Bassée.

Ils rappellent l’apport de l’expertise de l’Institut dans la mise en œuvre des différents schémas cyclables régionaux. Ils notent l‘augmentation des aménagements cyclables dans la région mais aussi leur discontinuité. L’Institut a aussi participé aux études sur la Seine à vélo en aval de Paris. En Seine amont, le corridor écologique est à protéger et à restaurer, les berges sont souvent à renaturer ; le potentiel touristique est important (patrimoine industriel comme les grands moulins de Corbeil-Essonnes ou les usines Schneider à Champagne-sur-Seine, villes et villages comme Moret-sur-Loing et Saint-Mammès, Fontainebleau, les Affolantes, le château de Vaux-le-Vicomte…) et le vélo peut devenir un véritable moyen d’accès à ces sites, en lien avec les gares. L’offre d’hébergement est en revanche à conforter. La Seine est, de fait, un axe structurant pour le réseau cyclable régional, raccordé aux réseaux locaux, aux gares et polarités urbaines.

Les trois usages d’une véloroute sont les voyages à longue distance, les excursions à la journée ou le week-end et aussi les usages du quotidien. Il y a aujourd’hui de grands projets vélos comme le futur réseau Vélo Ile-de-France (VIF), anciennement RER-Vélo. Il n’y a pas de contradiction entre les deux projets. La véloroute peut porter l’aménagement qualitatif plus loin, en zone rurale, alors que le réseau VIF est limité à la zone urbaine.

Dans le débat suivant cette présentation, Benoit Carrouée (FCDE) qui représente les cyclistes sur le parcours qui suit la Seine de Paris à Corbeil-Essonnes revient sur la complémentarité entre les deux réseaux. Pour diverses raisons, dont notamment une plus grande densité urbaine, les élus ont opté pour la rive droite pour le réseau VIF. Il rappelle que les associations demandent un aménagement sur les deux rives. Il souligne l’importance de la rive droite plus paysagère et naturelle pour l’EuroVélo 3 et la Seine à vélo.

Christian Jacob (AF3V-Aube) mentionne la nécessité d’une inscription des véloroutes dans le Schéma directeur actuellement à l’étude. Contrairement au SDRIF en vigueur, l’actuel projet ne fait pas figurer les véloroutes.

Jordi Delepine, délégué général de l’association La Seine en partage, rappelle la multiplicité des acteurs, au-delà des collectivités et des associations : la DIRIF, VNF, Haropa, tous à associer.

Consulter la présentation de l’IPR

TABLE RONDE N° 1 :

Les véloroutes et voies vertes le long des fleuves : contextes, retombées, fréquentation, projets

Anca DUGUET (AF3V), ouvre cette table ronde et rappelle l’objectif du colloque : prendre du recul et d’avoir une vision globale des véloroutes, et de la Seine dans son ensemble. Il s’agit d’examiner comment cela se passe sur les autres véloroutes qui longent les fleuves, quels sont les acteurs impliqués, qui fait quoi et comment s’en inspirer.

Elle donne la parole aux trois intervenants pour qu’ils se présentent.

Pierre Hémon, Président de l’Association française pour le développement des véloroutes et voies vertes (AF3V), qui regroupe les usagers et qui disposent de ce fait d’une expertise d’usage sur les longs voyages, les loisirs et les excursions, mais aussi le quotidien. Il souligne les particularités des voies vertes qui sont réservées aux usagers non motorisés comme les piétons, aux poussettes, les personnes à mobilité réduite, ce qui en fait des espaces tranquilles sans danger. Il rappelle l’action de l’AF3V en faveur des revêtements roulants.

Marie-Noëlle Riffaut, Cheffe du bureau Tourisme et Services aux usagers aux Voies navigables de France. VNF, qui intervient sur les fleuves et rivières comme sur les canaux, a pour compétence principale le fret fluvial, la gestion de l’eau pour les différents usagers. Aujourd’hui, VNF met à disposition son domaine et son patrimoine pour le développement économique et touristique local.

Rémi Salaün, chargé de mission itinérance douce et patrimoine naturel à Essonne Tourisme est référent pour la promotion et le développement des services sur les véloroutes, qu’il faut faire vivre et qu’elles soient identifiées par les habitants, dans une optique touristique.

La véloroute ‘Via RhOna’

Un axe transnational (Eurovélo 17), entouré de services, mais pas encore achevé. Une gouvernance assez structurée, et une connexion avec la Voie Bleue (V50) pour une liaison mer du Nord <> Méditerranée.

Pierre Hémon, président de l’AF3V

Pierre Hémon présente la Via Rhôna qui a une longueur de 815 km du lac Léman à la Méditerranée, répartie sur trois régions en France (AURA, Occitanie, PACA) et 300 km environ en Suisse. Elle se connecte avec la Voie Bleue à Lyon et avec la Méditerranée à vélo qui a un parcours partiel commun. 77 sites naturels sont traversés ou parfois contournés. Il y a 650 prestataires Accueil vélo, et 30 gares proches du parcours. 60% du parcours est en voie verte et 40% en voies partagées.

D’après l’étude du cabinet Inddigo, la fréquentation était de 2,8 millions en 2022 contre 1,1 million en 2017. En cinq ans, les passages ont été multipliés par 2,5. Les itinérants sont aussi en forte augmentation (183 000 cyclistes) et sont plus jeunes, avec notamment des familles avec enfants. On note un accroissement des cyclistes sportifs qui cependant sont en baisse en part modale. En flanc de saison (mai-juin/ septembre-octobre), le nombre de passages est en hausse. La part des vélos électriques est passée en cinq ans de 5 à 20 %. Globalement, il y a une baisse générale des distances avec un plus grand nombre de visites. Les étrangers représentent 25% des passages (suisses et allemands sont les plus nombreux). La moitié des personnes fait un séjour de 4 à 7 jours. Concernant les accès on note une augmentation du train et du camping-car.

Concernant la gouvernance et du financement, il y a une grande diversité d’implication des régions, départements, intercommunalités, ainsi que des acteurs du tourisme (CDT et CRT). Il faut citer la Compagnie nationale du Rhône qui gère plus de la moitié du linéaire de la véloroute, et participe au financement, notamment des passerelles au-dessus du fleuve.

Le comité de pilotage de la Via Rhôna a été découpé en trois sections pour mieux irriguer les territoires : Léman-Lyon, Lyon-Avignon et Avignon-Méditerranée. L’AF3V est présente dans chacun des trois tronçons. Un chargé de mission existe chacune des sections pour travailler à l’animation.

Consulter la présentation de Pierre Hémon

Le tourisme fluvestre

L’association tourisme fluvial + vélo et randonnée se développe. Exemples d’actions partout en France. Quel positionnement possible pour la Seine ?

Marie-Noëlle Riffaut (VNF)

Marie-Noëlle Riffaut cite une étude de Tourisme Bretagne montrant que le tourisme fluvial fait partie du slow tourisme et est une manière de découvrir les territoires. Le terme « tourisme fluvestre » englobe l’ensemble des activités sur l’eau ou sur les espaces terrestres pour le vélo, mais pas seulement. Ce sont des sites très riches en matière d’offre touristique.  Au niveau du bassin de la Seine, il y a une explosion des demandes des collectivités pour créer des activités autour de la voie d’eau.

Actuellement, 90 % du réseau de VNF est longé par une véloroute existante ou inscrite au schéma national des véloroutes. VNF travaille avec Vélo&Territoires depuis 2016 pour avancer en synergie sur des activités complémentaires. VNF met les chemins de halage à disposition pour assurer la continuité cyclable. Des conventions de superposition d’affectation, qui stipulent les modalités pratiques et financières, sont mises au point avec les collectivités. Au-delà du foncier, il y a aussi le patrimoine, notamment les maisons éclusières de l’hébergement, de la restauration, de la réparation de vélos, etc. L’intérêt est de mutualiser les services pour les navigants, les touristes, les locaux. Le label vélo est promu. Récemment VNF s’intègre aussi aux comités d’itinéraires, par exemple sur la Via Rhôna ou la Voie bleue. Et VNF peut aussi fournir de la donnée. L’établissement a lancé des appels à projets pour impulser le privé en créant un maillage de services le long des véloroutes.

C’est le cas sur l’EuroVélo 6 entre Dole et Mulhouse, sur environ 200 km sur le canal du Rhône au Rhin, et sur le Doubs ; cela concerne une dizaine de sites pré-ciblés sur le domaine public fluvial qui seront mis à disposition (hébergements sur le plan d’eau, de l’hébergement plus léger sur du foncier…). Ces services devront s’intégrer à la charte Label vélo et offrir des services spécifiques aux cyclotouristes.

Sur la Via Rhôna, des hébergements flottants ont été mis en place avec des péniches Freycinet comme autour de Tournon, Vienne et d’Aigues-Mortes avec des services spécifiques pour les cyclotouristes. Un conteneur est à quai pour garer les vélos et effectuer des réparations avec un QR code permettant un accès à toute heure. L’exploitant est un passionné de péniches qui avait constaté l’absence d’hébergements le long de la véloroute.

Il existe aussi une offre combinée bateau-vélo exploitée par la Compagnie des canotiers. Le département de l’Oise s’est positionné aussi sur ce type d’offre. Il a organisé trois dates en 2023 pour tester le dispositif avec le soutien de la compagnie des canotiers.

Consulter la présentation de M.-N. Riffaut

La Scandibérique

Un axe transnational (EV3), qui partage un tronc commun avec la Seine à vélo. Retour d’expériences sur le fonctionnement de la gouvernance, comparaison avec la Véloscénie.

Remi Salaün (Essonne tourisme)

Rémi Salaün fait part de l’expérience d’un technicien. Il est arrivé au comité départemental du tourisme en 2019 lors de la création du poste dédié à la randonnée et à l’itinérance, avec une grande part dédiée à la Scandibérique et la Véloscénie – les deux véloroutes qui traversent l’Essonne. Il a une présence affirmée dans les deux comités d’itinéraire.

La Scandibérique est la plus longue véloroute en France qui passe dans trois régions et vingt départements. Le chef de file est le CRT Ile-de-France après le transfert depuis la région. Le projet a été initié en 2014 et inauguré en 2018. Il y a eu un travail d’infrastructure important pour définir le tracé, et de nombreux échanges en Essonne, pour déterminer la rive où faire passer la Scandibérique – rive droite ou rive gauche. Le tracé est maintenant sanctuarisé. Ensuite, il y a eu la question de la gouvernance, comment animer l’eurovéloroute, pour faire vivre le territoire et qu’elle soit appropriée par les élus, les habitants et aussi par les institutions touristiques afin qu’elle enrichisse leur offre.

En 2019, le CRT Ile-de-France a estimé qu’il n’avait pas les ressources humaines pour piloter, animer, définir une stratégie. Il a travaillé sur une nouvelle convention avec trois axes principaux : la notoriété, densifier l’offre de services, renforcer la qualité de l’infrastructure. Cette convention prend fin en 2023.

Ce comité d’itinéraire a permis de mutualiser les efforts pour donner une cohérence à la véloroute, une image de marque, un site Internet, faire éditer des guides du Routard (ce qui n’était pas possible au sein de chaque département). Le Covid a été un moment important avec les réunions à distance qui ont permis de mieux mobiliser tous les territoires et d’aboutir à des applications concrètes. Le défi est l’appropriation par les différents échelons, les intercommunalités et les communes. La vraie difficulté est qu’on est sur un itinéraire très long, dont l’identité qui peut être perçue par certains territoires comme étant « hors sol », car loin de leur propre stratégie. L’idée actuelle, est d’organiser la gouvernance à partir d’un chef de file qui puisse être départemental.

Les offices du tourisme jouent un rôle important car ils sont proches des acteurs touristiques. Aujourd’hui, il n’est pas sûr que ceux qui utilisent la Scandibérique en Essonne sachent, par exemple, que c’est une invitation au voyage pour aller en Norvège ou en Espagne. Rémi Salaün note que l’identité jacquaire a été un sujet assez houleux. L’Essonne ne se reconnaît pas dans cette identité, ni le Val-de-Marne, ni Paris, ni la Seine-et-Marne ou le Loiret.

Enfin, le dernier échelon très important en termes de services et d’équipements est la commune.  Elle sait qui possède le foncier, où s’implanter. Il reste une difficulté pour bien faire connaître la Scandibérique par les aménageurs afin qu’ils la prennent en compte dans leurs projets.

Consulter la présentation de R. Salaün

Débat avec la salle

Anca Duguet remarque que cette conférence, située dans l’Ile de loisirs du Port-aux-Cerises, est située sur le tracé de la Scandibérique, tracé qui est signalé à l’entrée mais n’est plus jalonné à l’intérieur, ce qui fait qu’on s’y perd. Rémi Salaün précise que la base de de loisirs est géré par un syndicat mixte qui a changé plusieurs fois d’exploitant et que le CDT 91 a du mal à trouver un interlocuteur. Il pense que ça va évoluer : la base de loisirs à une carte à jouer avec les excursions à vélo pour attirer les Parisiens.

Pierre Hémon témoigne de remarques d’élus sur la Via Rhôna qui expliquaient que les touristes à vélo traversaient leurs communes sans s’arrêter et qu’ils ne supprimeraient pas du stationnement pour eux alors que leurs électeurs ne faisaient pas de vélo mais stationnaient. Il a fallu montrer qu’on pouvait s’organiser pour que les voyageurs à vélo s’arrêtent. Une fois l’identité de la véloroute bien établie, les réticences se sont atténuées.

Maryvonne Mateu estime insoutenable le mille-feuilles administratif (région, département, intercommunalité, commune) plus VNF, les syndicats mixtes, etc. On ne sait plus à qui s’adresser.

Henri Auclair note que la continuité des chemins de halage est souvent interrompue à l’occasion de travaux, du manque d’entretien ou par des riverains. Marie-Noëlle Riffaut répond que dans le cas de superposition d’affectation, c’est alors à la collectivité d’assurer l’entretien. A défaut, sur le principe, le chemin de halage n’est pas prévu pour le passage des vélos mais pour l’exploitation. Henri Auclair suggère une évolution de la législation pour donner des ressources nécessaires à VNF pour mieux entretenir ses berges. Christian Proponet propose de contacter des députés pour faire modifier la loi.

Marie-Noëlle Riffaut précise que le linéaire du réseau de VNF est de 6 000 km, soit 12 000 km de berges et que les fonds ne suffisent pas pour en en assurer l’entretien. Elle estime normal que les territoires qui bénéficient des chemins de halage participent financièrement.

TABLE RONDE N° 2 :

La Seine à vélo (V33), itinéraire d’envergure nationale dans le réseau cyclable français

Michel Robert (MDB et élu de Melun-Val de Seine) ouvre la seconde table ronde plus axée sur les besoins d’une gouvernance du projet pour la Seine Amont avec un comité d’itinéraire, en lien avec la Seine Aval riche de sa propre expérience. Il annonce ainsi les 3 intervenants. D’abord, Sophie Rapinel, responsable du pôle Itinéraires et tourisme à vélo de Vélo et Territoires, présente cette association de collectivités qui intervient notamment sur le montage et les éléments clés des véloroutes réussies.

Sophie Rapinel, Vélos et Territoires

Sophie Rapinel présente son association et en rappelle les objectifs : forte de 190 adhérents, essentiellement des collectivités territoriales, Vélo et Territoires entend « construire la France à vélo en 2030 », pour cela elle travaille notamment à achever les schémas vélos (avec 100 000 km de maillage cyclable structurant), pour atteindre 12 % de part modale, quadrupler les financements vélo et porter la France au 1er rang des destinations mondiales du tourisme à vélo. Pour cela elle a mis en place des outils d’échange et de communication (site internet, newsletter, événements, publications diverses). Elle revient sur la Stratégie nationale vélo [programme mis à jour en juin 2023 à la suite d’un comité interministériel], à laquelle Vélo et Territoires a œuvré.

Sophie Rapinel revient sur la fréquentation cyclable, en augmentation forte et constante depuis 2019, le détail des pratiques utilitaires et de loisirs, la saisonnalité. Les retombées économiques directes des aménagements cyclables associés au tourisme à vélo (4,2 M€, +46 % en 10 ans ; 68€/j de dépense moyenne entre 2015 et 2018), sont en augmentation).

Elle observe 4 profils de touristes à vélo : loisirs (promenade), itinérants (voyage au long cours), sportifs (intense) et utilitaires (qui utilisent le vélo pour sur leur lieu de vacances pour les courses, l’accès à la plage ou aux sites à visiter). Il s’agit d’un tourisme de proximité, essentiellement des Français mais 20% d’étrangers (Allemagne, Royaume-Uni, Belgique et Pays-Bas notamment).

Elle présente sur l’offre cyclable : le schéma national des véloroutes constitué de 59 itinéraires dont 10 « EuroVelo », réalisé à 80 %. Les comités d’itinéraire sont essentiels dans la gouvernance. Elle détaille le fonctionnement des comités de pilotage – instance décisionnelle de validation politique – et les comités techniques – instances opérationnelles, propositions techniques – et souligne la place centrale du chef-de-file, son rôle de permanent dans la coordination des acteurs variés (organismes de tourisme, collectivités publiques, les socio-professionnels, etc.). De nombreuses variantes d’organisation et de composition sont possibles, comme pour la V56 (Saint-Jacques à vélo), l’Alsace à vélo par exemple. Il est possible de partir sur une base d’acteurs, que d’autres rejoignent ensuite.

Sophie Rapinel expose enfin les quatre attentes des touristes à vélo : infrastructure, transports, services et promotion. L’infrastructure est évidemment cruciale, requérant qualité, continuité, sécurité, entretien et jalonnement. La promotion vient après avoir fédéré les acteurs. Côté services, le label « accueil vélo » de France Vélo Tourisme est un vecteur de réussite.

Consulter la présentation de S. Rapinel

LA SEINE A VELO (AVAL) – DE PARIS A LA MER

Laurie Marrequeste (La Seine à Vélo)

Laurie Marrequeste travaille pour le Département de l’Eure en tant que coordinatrice du comité d’itinéraire de « La Seine à Vélo – de Paris à la mer », la partie de la véloroute V33 déjà déployée entre Paris et Le Havre (rive droite) et Deauville (rive gauche) en Normandie. Une véloroute récente avec un premier bilan prometteur, malgré les perturbations de la crise Covid.

Elle présente les principales étapes de la création de l’itinéraire : 1998 et l’inscription au schéma national de l’époque, 2010 et la numérotation de la V33 notamment.

L’itinéraire a bénéficié d’une ambition politique partagée, traduite par différents documents stratégiques (schéma régional de développement touristique de Normandie en 2010, contrat de plan interrégional Etat-Région « Vallée de la Seine » 2015/2020, mission d’accompagnement à la structuration par Vélo et Territoires en 2016…) et techniques (diagnostics et documents de phasage établis en coopération avec diverses agences dont l’APUR, l’Institut Paris Région…) en 2016 et 2017.

La coordinatrice expose l’organisation et la gouvernance de l’itinéraire : 16 partenaires financeurs variés (la Région Normandie, sept départements, la métropole de Rouen, sept établissements publics de coopération intercommunale…), et le chef-de-filât du département de l’Eure. Il consiste à animer le comité d’itinéraire et à concerter les acteurs. Le Comité d’itinéraire n’est pas une structure juridique, le budget est collectif. Le département assure ainsi le portage administratif et budgétaire, hébergeant le poste dédié, rédige et établit les conventions, gère les lignes budgétaires et porte les marchés publics. Le département assure aussi la représentation du comité d’itinéraire auprès des médias et des acteurs publics.

Le rôle de coordinateur consiste à organiser les comités de pilotage réunissant 2 à 3 fois par an les élus, les comités techniques réunissant 3 à 4 fois par an les techniciens, et divers groupes de travail. Laurie Marrequeste détaille son poste et les moyens humains et financiers du projet : un poste équivalent temps plein pour l’animation du comité d’itinéraire, le pilotage des actions, le suivi budgétaire, etc. La moitié des dépenses relève de la promotion et de la communication.

La coordinatrice revient sur le tracé et la maîtrise d’ouvrage de la Seine à Vélo. Le département et les EPCI ont assuré la maitrise d’ouvrage du comité ‘Infrastructure et signalétique’ piloté par le département de la Seine-Maritime. Le Cerema a apporté son concours sur les points durs. Une notice de signalisation a été élaborée et partagée pour l’ensemble de l’itinéraire.

Enfin, un comité technique ‘marketing et communication’, aidé d’une agence de communication, a élaboré le site internet en marque blanche ‘France vélo tourisme’, qui propose de l’information et des étapes aux cyclotouristes.

Consulter la présentation de L. Marrequeste

SEINE A VELO AMONT – ENJEUX TERRITORIAUX

Fabrice Cotté est Directeur de l’Office de Tourisme de la Communauté d’agglomération Grand Paris Sud, qui regroupe 23 communes sur les départements de l’Essonne et de la Seine-et-Marne. La collectivité entend bien valoriser ses 31 km de berges de Seine, se les approprier sur le plan touristique notamment grâce au vélo.

Fabrice Cotté (Grand Paris Sud)

Fabrice Cotté expose ces projets de valorisation de « l’axe Seine », notamment le Schéma de développement touristique 2021-2026. Son volet cyclotouristique se base sur l’EuroVelo 3 « Scandibérique » entre Grigny et le Coudray-Montceaux. Il y a 22 km à développer et à jalonner, et le lien avec l’agglomération Melun-Val-de-Seine n’est pas fait. De plus, il n’y a pas assez de continuité sur les revêtements, divers et de qualité variable.

L’Office de tourisme est alors confronté à des difficultés (réclamations d’utilisateurs, coûts d’entretien en hausse, etc.). Le risque est de susciter de la déception. La résolution des difficultés peut passer par la mobilisation des utilisateurs, des associations notamment, dans les politiques d’itinéraires, le tracé comme le jalonnement.

Les associations cyclotouristes disposent d’une expertise d’usage incontestable, elles peuvent et doivent s’impliquer dans les comités, pour relancer des dynamiques favorables auprès des collectivités et populations locales notamment. Autre voie d’amélioration : emmener les techniciens à vélo sur les sections à améliorer. L’Office de tourisme voudrait être impliqué dans le futur Comité d’itinéraire, et les retours d’expérience du terrain. Des exemples sont utiles pour sensibiliser les élus, en particulier sur les services en zone urbaine.

Consulter la présentation de F. Cotté

Débat avec la salle

Le débat final fait intervenir Erick Marchandise (président de CycloTransEurope), qui rappelle que pour la Scandibérique, malgré l’existence de sites internet de bonne qualité, la réalité de terrain est souvent décevante. Les associations ne sont pas représentées dans le Comité de pilotage. Caroline de Valence (Seine-et-Marne Attractivité), indique que le Département de Seine-et-Marne a fixé le tourisme fluvestre comme objectif. Une étude est à venir sur le Vélo et le tourisme fluvestre sur la Seine.

CONCLUSION

Christian Proponet conclut la séance en soulignant à quel point la gouvernance du projet est le point central. Il faut un engagement politique des collectivités, il faut un leader politique parmi les conseils départementaux de la Seine amont. Il faut un financement réparti pour le poste d’un agent, et, bien sûr, avancer sur les itinéraires à valider.

Il remercie vivement tous les intervenants et les participants pour leurs interventions lors de cette conférence, et les invite aux randonnées des jours suivants, sur la Seine à vélo.

La grange, salle employée pour la conférence à l’Ile de loisirs du Port aux Cerises, à Draveil.
Quelques-uns des participants réunis à la sortie de la conférence.

5 jours pour une Seine à Vélo de la source à la mer

du 17 au 21 mai 2023

LES RANDONNÉES

Carte des randonnées figurant sur le « flyer » distribué à l’occasion de la conférence

RANDONNEE #1 : VERNON-GIVERNY – MANTES-LA-JOLIE18 mai 2023

Guide et texte : Didier Couval-Grima, CTE / Photos : Marine Belz

L’évènement de mai 2023 s’est agrémenté de quatre randonnées à vélo le long de la Seine. La première s’est déroulée le jeudi 18 mai, jour férié de l’Ascension, entre Vernon (27) et Mantes-la-Jolie (78). Le rendez-vous était donné logiquement à la gare de Vernon-Giverny.

Avec un nom aussi évocateur pour les urbains, les trains du jour menant à la « porte de Normandie » depuis Paris étaient plus bondés que la ligne 13 du métro un jour où la 14 est fermée ! Difficile de trouver une place pour son vélo quand une cinquantaine de cyclistes ont la même envie d’aller faire un tour aux confins de l’Île-de-France. Après ce coup de chaud, un trajet sans encombre a permis aux adeptes du train de retrouver des cyclistes du coin. Mention particulière aux membres, et à son animateur Pierre, de l’antenne mantoise de MDB (Mieux se déplacer à bicyclette) qui nous a rejoint pour ce parcours bucolique sans encombre.

Par une belle voie verte le long de Seine, le parcours a permis de rejoindre aisément Giverny, où la traversée du village s’est faite à pied, vélo à la main, vu l’affluence de ce beau jour de mai. Une queue monumentale de visiteurs s’était déjà formée devant la maison de Claude Monet, témoignant de la reprise du tourisme post-Covid.

Vue d'une colline avec un grand bâtiment de pierre, surplombée d'une vieille tour de château-fort, au milieu des arbres

Grâce à l’itinéraire de la Seine à vélo (V33) qui serpente le long des premiers villages des Yvelines, le groupe d’une vingtaine de cyclistes a pu échapper à la foule.
Aux portes du Vexin français, la silhouette du château de La Roche-Guyon (95) se profile pour une agréable pause pique-nique, à l’occasion d’une brocante réputée et très fréquentée. Difficile de repartir après un café en terrasse !

Le cortège rejoint le hameau de La Haute-Isle et sa curieuse chapelle troglodyte. Un autre arrêt gourmandise s’improvise dans le charmant village de Vétheuil, avec la dégustation de glaces artisanales en guise d’encouragement pour les derniers kilomètres direction Saint-Martin-la-Garenne dans les Yvelines. En sortie du village, un petit moment d’inattention et on perd le jalonnement jusque-là bien en place ! Un détour est improvisé par le bois de la Garenne via des chemins creux qui pimentent la randonnée avec un soupçon d’aventure. A Dennemont, le retour sur la route départementale est un peu rude, avec un axe de circulation assez fréquenté. Faute de voie dédiée aux cyclistes, voici un tronçon qui mérite encore réflexion et amélioration pour un usage tous publics. L’arrivée dans l’agglomération de Mantes-en-Yvelines se fait par Limay avant de traverser la Seine pour rejoindre Mantes-la-Jolie via la nouvelle passerelle dédiée aux piétons et cyclistes au pied de sa collégiale gothique Notre-Dame.

Trois photos représentant successivement un groupe de cycliste, une construction sous-terraine de type troglodytique sous une colline arborée, un autre groupe de cyclistes à l'arrêt le long d'une route.
Vue d'un champ cultivé, deux cyclistes de dos sur un sentier entre deux rangées de plantations, des collines à gauche au loin
Là où le trajet de la Seine à vélo était sur une route départementale trop fréquentée, le groupe a opté pour ce chemin moins roulant mais moins dangereux et finalement plus agréable.

RANDONNEE #2 : CONFLANS-SAINTE-HONORINE – PARIS : 19 mai 2023

Guide : Alain Mollica, CTE

Texte et photos : Erick Marchandise

La randonnée (45 km) empruntera la véloroute de la Seine à vélo en grande partie mais s’en écartera dans la partie la plus proche de Paris pour éviter le long détour par le canal Saint-Denis. Le passage par le port de Gennevilliers est plutôt aride, il y a plus de camions que de bateaux qu’on ne voit d’ailleurs pas. Certaines sections, notamment dans l’Ile Saint-Denis, sont au milieu d’une importante circulation et sont dangereuses. Ce trajet mérite d’être repensé. Du coup, la rando a pris un itinéraire tout aussi fréquenté mais plus direct.

2 panneaux de signalisation indiquant une direction proche (Herblay, 2 km) et d'autres plus lointaines: Le Havre, Deauville, Conflans-Sainte-Honorine.

La signalétique de la Seine à vélo est relativement bien visible mais souvent à certains moments minimalistes. Le parcours est généralement sur les bords de Seine avec de beaux endroits. Il est composé de pistes cyclables, voies vertes, simples bandes cyclables. A certains endroits, les piétons et cyclistes sont nombreux et l’espace est parfois limité. Pour éviter des conflits d’usage, les trottoirs et aménagements cyclables devront être élargis en limitant le stationnement et la circulation automobile.

L’empreinte de la batellerie à Conflans-Sainte-Honorine reste forte et constitue une des originalités de la journée. La Maison des insectes à Carrières-sous-Poissy est une étape étonnante et instructive. A Chatou, quai Maxime Laubeuf, la véloroute passe le long de belles maisons bourgeoises. La rando a fait un agréable pique-nique dans l’Ile des Impressionnistes. Elle a effectué une émouvante visite du Mont-Valérien, principal site d’exécution des nazis en France. La traversée de la Seine sur la passerelle de l’Avre offre une belle vue sur le complexe de la Défense.

UN groupe d'une quinzaine de cyclistes qui prennent la pose, souriants, à l'arrêt sur une voie cyclable.
Le groupe sur une des voies vertes du parcours.

RANDONNEE #3 : PARIS – EVRY – CORBEIL-ESSONNES20 mai 2023

Guide : Benoît Carrouée, FCDE /Texte et photos : Benoît Carrouée

Le tracé de la Seine à Vélo entre Paris et Corbeil-Essonnes se superpose à celui de la Scandibérique tel que défini par les associations. Il diffère donc du tracé « officiel » qui fait un détour complexe et peu lisible sur des voiries très routières entre Draveil et Ris-Orangis. Le nôtre reste ainsi principalement en rive droite, sauf sur la portion entre la sortie de Paris et Ablon-sur-Seine, où il passe en rive gauche en se superposant au tracé de la ligne 7 du VIF. Au niveau de l’écluse d’Ablon, il rebascule en rive gauche et y reste jusqu’à l’entrée de Corbeil-Essonnes.

Sur la rive droite de la Seine, la Seine à vélo constituera le complément de la ligne 7 du réseau VIF rive gauche. L’itinéraire traverse principalement des espaces naturels : l’Ile de loisirs Port aux Cerises à Vigneux-Draveil (où la randonnée s’est arrêtée pour le pique-nique), Fosse aux Carpes, Orme de Mazières et Bois-Chardon à Draveil, ENS des Coudrays à Etiolles). Une fois aménagé avec des voies vertes de qualité, il pourra constituer à la fois un itinéraire touristique agréable pour traverser la banlieue sud de Paris et un aménagement attractif pour les déplacements quotidiens, en alternative à la D448 très pénible à vélo et non aménageable.

L’aménagement le plus complexe à réaliser se situe au niveau du franchissement de la Seine entre Ablon et Vigneux et sur les berges de Seine au niveau de Draveil. Dans les deux cas, des travaux sont programmés dans le cadre des plans vélos des départements du Val-de-Marne et de l’Essonne d’une part, et du réseau VIF d’autre part. Ailleurs, il s’agit principalement d’aménager des voies vertes existantes (réalisation de revêtements de qualité et suppression de barrières gênantes). Le seul point difficile, sans perspective à court terme, se situe au niveau de l’entrée de Corbeil-Essonnes, sur environ 1 km sur la D448, non aménageable sauf en modifiant le plan de circulation.

Vue du haut d'une passerelle urbaine, à gauche la Seine, une dame est présente au premier plan à côté de vélos.

La toute nouvelle rampe d’accès au pont Nelson Mandela, entre Ivry-sur-Seine et Charenton, bien plus pratique que celle de la « passerelle aux câbles » un peu plus loin, permet de basculer de la rive droite à la rive gauche de la Seine en sortant de Paris.

Des cyclistes roulent sur une voie peinte en bleue, des bâtiments industriels autour, proches et lointains.

En restant le long de la Seine à Ivry-sur-Seine plutôt que sur la piste cyclable de l’avenue de l’Industrie, le parcours passe par le quai Henri Pourchasse, fermé depuis peu à la circulation automobile et transformé en aire de jeu, bien dégagée et agréable pour y passer à vélo pendant les jours de semaine.

Un groupe d'une douzaine de cyclistes arrêtés sur une voie cyclable surplombant le fleuve, la Seine, à droite.

Au niveau de Choisy-le-Roi, l’ancienne piste cyclable / voie verte est un peu étroite mais bien à l’écart du bruit de la circulation automobile et offre un beau panorama sur la rive droite de la Seine.

Des cyclistes de dos, l'un poussant son vélo, sur une passerelle métallique étroite enjambant le fleuve.

Entre Ablon-sur-Seine et Vigneux-sur-Seine, il faut repasser sur la rive droite par la passerelle de l’écluse. Le panorama sur le fleuve est exceptionnel ; mais l’accès, entravé par des barrières et des escaliers, est particulièrement éprouvant. Les travaux d’aménagement d’une vraie rampe d’accès sont prévus.

Un groupe de cyclistes de dos, dans une large allée dans un parc ombragé.

Entre Vigneux-sur-Seine et Draveil, la traversée du parc régional du Port aux cerises offre un bon moment de détente – et l’occasion de rejoindre un groupe de cyclistes de l’Essonne ce jour-là. Mais l’accès depuis Vigneux est loin d’être simple : réservé aux initiés 

Une douzaine de cyclistes arrêtés les vélos à la main pour passer une barrière anti-scooters, avec difficultés.

A Etiolles, l’Espace naturel sensible des Coudrays offre un autre moment de pleine nature ; mais il est entravé à toutes ses entrées par des barrières Semco : les motos les contournent allègrement, mais les cyclistes ont bien du mal à passer, surtout avec des sacoches ; sans parler des remorques ou des vélos adaptés aux personnes à mobilité réduite qui ne passent pas

Une dizaine de cyclistes dans une petite ville, suivis par des voitures.

L’entrée dans Corbeil-Essonnes par la D448 est un passage obligé et fort peu agréable. Cependant, le groupe de cyclistes se met en configuration « minibus » à deux de front, ce qui permet d’éviter les dépassements dangereux par les automobilistes. Cette section de 1 km reste le principal point noir entre Paris et Melun, qui ne pourra être résolu que par une modification du plan de circulation ou par une passerelle en encorbellement le long de la Seine.

RANDONNEE #4 : CORBEIL – MELUN – FONTAINEBLEAU21 mai 2023

Guide : Erick Marchandise, CTE / Texte et photos : Erick Marchandise

Entre Corbeil-Essonnes et Avon-Fontainebleau, la Seine à vélo continue son compagnonnage avec l’EuroVélo 3 en suivant le fleuve la plupart du temps. L’itinéraire est contrasté avec d’agréables portions en voies verte au milieu des bois, sur les bords de la Seine. D’autres parties sont plus rebutantes en utilisant des rues avec un trafic important. La signalétique est inégale, continue ici, tout simplement inexistante là. Elle est heureusement renforcée par celle des associations.

Corbeil-Essonnes est une ville très peu accueillante pour les cyclistes. On peut regretter que la rue Saint-Spire, aux abords de la cathédrale, ne soit pas piétonne pour le bénéfice de ses habitants et de ses visiteurs, ainsi que des commerces qui dépérissent. Le trajet des deux côtés de la ville est risqué pour les cyclistes.

La traversée de Melun est laborieuse et n’est pas meilleure, très routière et donne plus envie de fuir la ville plutôt que d’y faire étape. La circulation à vélo y est dangereuse.

Mais il y a belles perspectives sur le fleuve, de rafraîchissantes traversées de bois et forêts, une imposante écluse. A Bois-le-Roi, l’ensemble de maisons « Les Affolantes » constitue une étape pittoresque. Pour rejoindre la gare et le château de Fontainebleau, tout en évitant les routes au trafic infernal, il a fallu prendre un sentier étroit, difficilement praticable par temps de pluie, puis des passages sur trottoirs gênants pour les piétons.

Une cycliste de dos sur un chemin de halage longeant le fleure. La signalétique à sa droite indique Orléans, Bordeaux, Pampelune et Saint-Jacques de Compostelle
Dans l’Essonne, un exemple de signalétique à longue distance sur la Scandibérique.
Un très fin sentier entre un champ et des buissons et arbres, un cyclistes de dos qui l'emprunte
Un simple sentier à la place d’une véritable voie verte.
Une grande demeure bourgeoise à colombages, le long d'une route, des cyclistes et des piétons passant au pied en la regardant.
Les Affolantes » à Bois-le-Roi.
Ces maisons atypiques de la bourgeoisie datent de la seconde moitié du 19ème siècle et du début du 20ème.
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Action « Nettoyons les bords de Seine ! » à Vitry ce lundi

La voie cyclable le long de la Seine à Vitry est pleine de boue, presque inutilisable, depuis la dernière crue début mai. Pas de nettoyage prévu, Vitry-sur-Seine et VNF se renvoyant la balle… C’est un itinéraire très emprunté pour le vélotaf et le cyclotourisme (c’est l’Eurovélo 3, alias « Scandibérique »), pour la balade à pied et le jogging….

Alors on va la nettoyer nous-mêmes, avec l’association MDB.

Pour pointer ce défaut d’entretien et le mépris des gens à vélos et des piétons, pour mettre nos aménageurs devant leurs responsabilités, pour nous prêter main forte et faire une belle photo, venez lundi prochain (27 mai) entre midi et 14h! Pelles et râteaux fournis!

La portion sinistrée est sous le quai Jules Guesdes (D152), à équidistance des deux ponts du coin sur la Seine: le pont d’Ivry au nord et le pont du Port-à-l’Anglais au sud. Elle est indiquée ici sur Gmaps.

Edit 25/05/2024: le point de rendez-vous à midi a été précisé: devant le square Charles Fourier (98 rue Edith Cavel). Lien Gmaps ici; lien OSM ici.

Vue d'une piste cyclable en contrebas d'une route, le long d'un fleuve, la Seine. On voit l'autre rive avec des péniches, des grues dans le lointain. La piste est couverte de boue fraîche sur une longue portion.
Vue de la piste cyclable sous le quai Jules Guesdes à Vitry-sur-Seine, toute embourbée.

Edit 27/05/2024:

C’est fait! Avec une équipe de citoyens et d’adhérents des assos nous avons nettoyé la voie.

Le « nettoiement » citoyen au début…
Balais et pelles pour décoller la boue sêchée.
Ca avance…
Et voilà le résultat, les bandes blanches réapparues…
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Participez à la Convergence vélo le 26 mai 2024 !

Le dimanche 26 mai aura lieu la 15e édition de la Convergence vélo organisée par l’association Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB) en partenariat avec de nombreuses associations franciliennes dont Partage Ta Rue 94 fait partie. Plus de 100 points de départs sont prévus dans toute l’Île-de-France, pour se retrouver autour d’un piquenique auprès des Invalides (7e arrondissement de Paris).

Où se retrouver ?

Notre association organise les départs depuis Créteil (rendez-vous sur le parvis de l’Église Saint-Christophe à 9h45) et depuis Maisons-Alfort (rendez-vous devant l’entrée de l’École Vétérinaire à 10h45).

Quel est le programme ?

Nous faisons partie de la branche blanche, couleur qui sera aussi notre code vestimentaire ! Vous pouvez consulter l’itinéraire sur la carte sur le site de la Convergence. Nous nous dirigerons d’abord vers le château de Vincennes, puis passerons par la place de la Nation, la Gare de Lyon, et longerons les quais de la Seine. Nous nous arrêterons piqueniquer sur les pelouses de Breteuil. L’ensemble des branches formeront ensuite une parade dans les rues de Paris en début d’après-midi.

Pour quel public ?

L’évènement se veut le plus inclusif possible. Les vélos comme les cyclistes les plus bigarrés seront de sortie. L’allure sera lente tout au long du trajet, et les plus lents seront invités à se mettre en tête du cortège. Il y aura de nombreux enfants et des personnes âgées, et même quelques vélo-fauteuils. N’hésitez donc pas à venir. Pas besoin d’être un cycliste chevronné.

Quel encadrement ?

Des cyclistes portant un gilet bleu se chargeront d’assurer la bonne marche des cortèges tout le long du parcours.

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Réveillons les élus vitriots! Une pétition pour protéger les piétons

Nous vous en parlions début janvier: après deux drames tragiques dont la mort d’un jeune garçon renversé et tué sur un passage piéton en rentrant du collège, nous alertions le maire de Vitry-sur-Seine sur l’emprise de la voiture dans sa ville et le besoin de protéger ses administrés. Nous lui avions écrit avec l’association Mieux se déplacer à bicyclette (MDB). Pas de réponse.

Pour les citoyens vitriots concernés, pas de réponse non plus. Face à cette apathie, ils lancent une pétition claire et convaincante en tous points, pour exiger le nécessaire des élus municipaux et départementaux: Signez pour la sécurité des piétons à Vitry-sur-Seine !

Nous partageons en tous points ces mesures de bon sens. La pétition approche du seuil de signatures qui permettra de l’inscrire au conseil municipal. Nous vous invitons à la signer pour apaiser la ville, et faire que ces drames cessent.

La cartographie de tous les « accidents » de la circulation survenus à Vitry-sur-Seine ces dernières années, sur le site de l’ONISR, l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière
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Le blog de Partage Ta Rue 94 a changé d’adresse !

Le blog de Partage Ta Rue 94 se sépare de l’hébergement qui était jusque là fourni par WordPress.com.

Quels sont les changements qui en découlent ?

Tout d’abord, l’adresse de notre site est désormais plus courte : https://partagetarue94.fr/

Pensez à mettre à jour vos favoris !

Image générée avec DALL·E 3

L’ancienne adresse reste active encore quelques temps mais ne recevra pas nos futurs publications.

Grâce à cette transition, vous ne verrez plus de publicités sur notre site !

Et qu’en est-il de la lettre d’information ?

Si vous étiez abonné·e à notre lettre d’information et n’avez pas reçu nos derniers envois, nous vous invitons à vous réabonner grâce au champ situé dans la colonne de droite : « Recevoir nos futurs articles par e-mail ».

Il vous sera demandé de cliquer sur un lien de confirmation que vous recevrez à l’adresse e-mail que vous avez indiqué. Si celui-ci arrive dans votre dossier « Spam » ou « Courriers indésirables », pensez à le signaler comme « courrier légitime » ou « Non-spam » pour recevoir nos futurs messages sans encombre.

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Article publié dans Le Parisien suite à une interview avec Partage Ta Rue 94

L’édition Val-de-Marnaise du Parisien a publié ce jour un article sur les retards dans le déploiement du réseau Vélo Île-de-France (VIF) dans le Val-de-Marne, et plus particulièrement à Créteil, Choisy-Le-Roi, Saint-Maur (pour la ligne V20) mais aussi Boissy-Saint-Léger (pour la ligne V6).

Partage Ta Rue 94 a contribué à cet article, pour lequel Alexandre Beaudouin-Viel, co-président de l’association et Olivier Castel, moniteur à la vélo-école, ont été interviewés par la journaliste Laure Parny sur la partie qui concerne Créteil :

« Il faut arrêter de prendre sur l’espace piéton pour faire une place aux cyclistes. Les bandes cyclables sur trottoirs ce n’est pas efficace, il faut des aménagements sur chaussée et sécurisés. »

« À Créteil, on ne manque pas de place mais plutôt de volonté politique, pour aménager notamment des voies dédiées aux vélos le long du TVM. »

La rencontre s’est déroulée à proximité du Conservatoire Marcel Dadi, sur la route de Choisy. Il s’agit de la zone où nous pointions l’absence totale de projet d’aménagements cyclables de la part de la ville de Créteil et du GPSEA (Grand Paris Sud Est Avenir) dans un précédent article. Celui-ci expose de façon plus détaillée les raisons du blocage à Créteil et nos propositions pour aménager des pistes cyclables le long de la RD86 et prolonger le site propre du TVM sur l’intégralité de son itinéraire.

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Vœux 2024

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Deux morts tragiques à Vitry-sur-Seine: alerte au Maire Pierre Bell-Lloch

En décembre, en une semaine, deux personnes sont mortes tuées par des automobilistes dans les rues de Vitry-sur-Seine. Un jeune garçon de 12 ans qui revenait du collège à trottinette, avenue Paul Vaillant-Couturier et un homme de 59 ans sur un scooter, avenue Rouget-de-L’Isle (articles du Parisien, abonnés).

Une vue de l'avenue Paul Vaillant à Vitry-sur-Seine: deux voies du stationnement automobile et scooters est inséré de part et d'autre dans les trottoirs. Un facteur circule à vélo sur la chaussée sur la voie de droite, vu de dos. Sur la voie de gauche une camionnette verte est garée en double file, clignotants doubles apparents.
C’est sur l’avenue Paul Vaillant-Couturier, connue pour son stationnement en double file, ses vitesses excessives et ses trottoirs compliqués, que le jeune garçon est décédé le 12 décembre dernier, renversé par une conductrice d’automobile alors qu’il rentrait du collège. Photo Wikicommons par Chabe01, licence CC-BY-SA-4.

On sait que les gens à pieds, à vélo ou à trottinette ont payé un lourd tribut à la « sécurité routière » en 2022 dans le Val-de-Marne, avec 21 décès (Le Parisien, abonnés). Le bilan de 2023 qui doit être publié prochainement devrait être préoccupant, vu les tendances récentes (Le Parisien, accès libre).

A Vitry-sur-Seine, comme encore dans de nombreuses villes du département, la voiture occupe une place démesurée. Son emprise se voit dans les aménagements et aussi dans les comportements: stationnement en double file, sur les passages piétons ou les trottoirs, ou sur les pistes cyclables encore trop rares. Les vitesses pratiquées sont manifestement excessives, faute d’aménagements qui la limitent physiquement – les rares limitations à 30 km/h ne sont pas respectées.

Cela se voit dans les chiffres et les outils de datavisualisation mis à disposition par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière. On relève ainsi 257 accidents graves et 11 décès à Vitry-sur-Seine entre 2013 et 2022 (94Citoyens, abonnés) avec une surreprésentation de l’avenue Paul Vaillant-Couturier et de ses abords, ainsi que le long de la départementale 5: les avenues Robespierre et Rouget-de-L’Isle notamment.

Or la violence routière n’est pas une fatalité. De nombreuses villes s’emparent du problème et apportent des solutions par un éventail d’actions et d’aménagements bénéfiques à la sécurité et au cadre de vie de leurs administrés: limitations de vitesses et trottoirs traversants, politiques de développement des mobilités « douces », déplacement du stationnement sur les chaussées, politique ‘vision zéro‘ (comme zéro mort), dégagement de la visibilité en amont des passages piétons, verbalisation résolue des infractions routières, etc.

Face à ces morts inadmissibles, nous avons adressé, conjointement avec l’antenne Ivry-Vitry-Choisy de l’association MDB, un courrier au maire de Vitry-sur-Seine Pierre Bell-Lloch: une alerte sur la dangerosité de la circulation et la demande d’une action accélérée sur les aménagements et renforcée sur le contrôle des infractions.

Ce courrier fait suite au contact de citoyens vitriots auprès de notre association, qui l’ont donc impulsé et qui annoncent adresser également des courriers et courriels individuels à l’édile.

Puisse leur maire les entendre et prendre les mesures qui s’imposent pour apporter sécurité et qualité de vie à ses administrés.

En ce que ces tristes faits divers ont eu lieu sur deux voies départementales, la D5 et la D155, ce courrier sera également transmis aux services et élus concernés du Département, ainsi qu’au Préfet.

Sur une piste cyclable un enfant et un adulte circulent de dos à vélo. L'avenue est large, à gauche une bande de pelouse accueillant la voie du tramway, du stationnement automobile, la piste cyclable avec les deux personnes de dos, un trottoir large le long d'un mur à droite.
Des aménagements modernes et bien conçus permettent au plus grand nombre de se déplacer en confort et en sécurité, ici avenue Eugène Pelletan, toujours à Vitry-sur-Seine.
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Réseau Vélo Île-de-France : soyons plus VIF à Créteil !

Ces derniers jours, le Collectif Vélo Île-de-France (dont PartageTaRue94 est membre) a publié un observatoire du Réseau Vélo Île-de-France (VIF). Cet outil permet de suivre en un clin d’œil l’état d’avancement du projet, porté par la Région Île-de-France, de déploiement d’itinéraires cyclables structurants au travers de l’agglomération parisienne.

Feu rouge pour la V20. En décembre 2023, 55% des aménagements prévus pour 2025 sont en place. Parmi les points de blocage, la ligne V20 qui doit traverser le Val-de-Marne le long de la RD86. Elle est à l’arrêt dans les communes de Choisy-Le-Roi, Créteil, Saint-Maur et Nogent-sur-Marne.

Où en est-on à Créteil ? (les nerfs à vif)

Des coronapistes avaient été mises en place sur la RD86 par le département en mai 2020 département dans le cadre de la crise sanitaire. Cet aménagement temporaire réservait une voie de circulation dans chaque sens aux déplacements à vélo, restreignant la circulation automobile dans les deux directions.

Le 5 juillet 2020, Laurent Cathala est réélu Maire de Créteil et présente dans son discours inaugural son opposition à cet aménagement. Il y présente les coronapistes comme un dispositif qui relève de l’écologie punitive qui ne peut pas recevoir l’assentiment des concitoyens. Les sondages ne vont pourtant pas dans ce sens : les français souhaitent majoritairement réduire la place de l’automobile dans le pays et pérenniser les coronapistes.

Le Maire d’ajouter qu’elles portent préjudice au fonctionnement de la ville (ses commerces, ses activités économiques, ses administrations, ses établissements publics). Or, de nombreuses personnes habitent les communes limitrophes mais se rendent à Créteil en voiture faute d’aménagements cyclables adaptés. Le fonctionnement de la ville ne serait que meilleur si toutes les personnes qui le peuvent dont le trajet est inférieur à 7km optaient pour le vélo plutôt que la voiture (moins d’embouteillages, moins de bruit, moins de pollution, moins de frais liés aux déplacements, meilleure mobilité des personnes qui n’ont pas le budget pour posséder une voiture, etc.).

Dans un article publié en octobre 2020 dans le journal de la ville « Vivre ensemble », la suppression totale des coronapistes est expliquée au motif qu’elles empêchent les bus de circuler correctement (nous y reviendront dans nos propositions), tandis que les aménagements cyclables ne semblent pour lui acceptables que lorsqu’ils sont sur les trottoirs (ce qui est un véritable problème selon nous).

Quels sont les projets de la ville ? (ce n’est pas bien vif)

Pour les futurs aménagements cyclables à Créteil, la Mairie s’en remet désormais au plan vélo du GPSEA. En ce qui concerne la RD86, et donc l’itinéraire V20 du réseau VIF, celui-ci prévoit des itinéraires cyclables empruntant les contre-allées de stationnement (avenue de Verdun) ou les trottoirs (rue des Mèches) ; mais absolument rien n’est prévu sur la portion de 500m entre le conservatoire (métro Créteil Université) et la Haye aux-Moines.

Ces aménagements envisagés par le GPSEA sont peu ambitieux et préservent la domination automobile de l’urbanisme cristolien. Nous déplorons que quand la place manque, ce ne sont pas les quatre voies dédiées à la circulation automobile, ni les places de stationnement qui sont remises en question, mais que c’est aux cyclistes et piétons qu’il est demandé de faire des concessions.

Il est à noter que cela ne respecte en aucun cas le cahier des charges de la région Île-de-France qui ne subventionnera les aménagements cyclables du réseau VIF que s’ils répondent à leurs critères de qualité (Cf. page 10 de ce document). Il est tellement dommage de ne pas saisir cette opportunité offerte par la région ! De plus, le plan vélo du GPSEA prévoit que ces aménagements sur la RD86 soient financés par le Val-de-Marne ; mais le conseil départemental ne débloquera pas non plus les fonds ces opérations si elles ne respectent pas leur propre cahier des charges (que nous espérons aligné aves les préconisations du CEREMA) pour des aménagements à la hauteur des objectifs climatiques. Nous espérons donc que le GPSEA reverra à la hausse la qualité de ses projets de manière à pouvoir bénéficier de l’aide financière conjointe de ces deux collectivités territoriales.

Entrons dans le vif, que proposons-nous ?

La configuration de la RD86 ne permet pas d’envisager l’aménagement d’une piste cyclable bidirectionnelle sur toute sa longueur, tandis qu’il est dangereux et inefficace de faire alterner un itinéraire entre des pistes bilatérales et pistes bidirectionnelles (comme c’est le cas pour la liaison Maisons-Alfort – Créteil via la D19). Pour cette raison, nous proposons d’aménager des pistes cyclables bilatérales, séparées du trottoir et de la circulation automobile, mais aussi que le site propre du TVM soit prolongé sur l’ensemble de son trajet à Créteil. Cette solution présente de nombreux avantages :

  • Garantir une meilleure régularité de la ligne de bus la plus fréquentée d’Europe.
  • Permettre aux véhicules d’urgence d’intervenir rapidement en empruntant le site propre du TVM.
  • Créer un itinéraire cyclable structurant au niveau régional
  • Permettre aux cyclistes de se déplacer à travers la ville et le département en sécurité (ce qui est souvent le principal obstacle à l’adoption du vélo)
  • Mettre à disposition un aménagement suffisamment large pour permettre les dépassements (au contraire des voitures qui roulent à la même vitesse, les cyclistes roulent à des allures qui varient du simple au double) et le passage de vélos-cargos (pour faire ses courses, pour emmener les enfants à l’école, pour les artisans, pour les livraisons du dernier kilomètre, etc.).
  • Augmenter le débit de circulation de la voirie : les vélos occupent beaucoup moins de place par voyageur que les voitures. Le report modal devient la solution la plus efficace, à la fois pour diminuer les émissions de CO2, mais aussi pour diminuer les congestions.

Face aux difficultés, taillons dans le vif

La partie le plus délicate à aménager est certainement la rue des Mèches, notamment à la hauteur du numéro 34, où le site propre du TVM est interrompu dans les deux sens pour laisser places à deux fois deux voies à circulation automobile (sans compter le trottoir qui permet d’accéder au parc Dupeyroux qui est utilisé comme contre-allée par les voitures souhaitant se garer).

Pour cette portion de la RD86, nous proposons de supprimer des places de stationnement et de modifier les trottoirs (en préservant tous les arbres) de manière à y faire transiter les pistes cyclables tout en conservant quatre voies de circulation pour les véhicules motorisés (dont deux que nous voulons restreindre aux bus et aux véhicules d’urgence qui ne seraient alors plus ralentis par les bouchons comme c’est le cas aujourd’hui).

Cette proposition ambitieuse favorise les transports en commun, les vélos et les piétons, à savoir les modes de déplacement qui sont à développer pour répondre aux enjeux de la transition écologique. Elle vient aussi réduire l’effet de coupure urbaine que cette départementale crée dans la ville, à la faveur des échanges entre les quartiers et du vivre ensemble.

L’arrêt de bus ici représenté n’est pas desservi par le TVM ; c’est un arrêt peu fréquenté de ligne 317 (Château), les montées et descentes des usagers du bus y sont peu nombreuses mais elles devront être anticipées par l’aménagement. Précisons que ce problème ne serait pas présent à la hauteur de l’arrêt du TVM Église de Créteil, car la chaussée y est suffisamment large pour que la piste cyclable passe à l’arrière du quai de bus.

Ces travaux requièrent de déplacer du mobilier urbain (réverbères, panneau publicitaire, feux de signalisation…) sur 370m côté impair (entre la rue Déménitroux et la rue du château) et 140m côté pair (entre la rue du château et la rue de Bordeaux). Cela représente un surcoût important par rapport au projet du GPSEA pour une petite portion de la V20 et du TVM, mais il se justifie totalement au regard de l’intérêt régional de cet axe de transit.

Ne nous arrêtons pas en si bon chemin

En dehors de la RD86, nous constatons des efforts de la municipalité pour aménager des itinéraires cyclables à Créteil. Nous regrettons cependant de ne pas avoir été consultés en amont de ces projets car ils ne respectent généralement pas deux principes essentiels : la piste cyclable est une chaussée (article R110- 2 du code de la route) et la peinture n’est pas une infrastructure. A l’heure où nous écrivons ces lignes, le nouveau carrefour Pompadour est quasiment le seul aménagement de la ville qui les respecte, et il n’attend plus que d’être desservi par de véritables pistes cyclables le long de la RD86, de la N6 et de la N406.

L’association PartageTaRue94 se montre volontaire pour ouvrir le dialogue avec les équipes de la ville de Créteil, du GPSEA et du département, afin d’améliorer ensemble les futurs aménagements de l’espace public.

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