Le Tourne à droite au feu, à la condition de cédez-de passage aux autres usagers. Qu’est-ce que c’est ?
Il est censé équiper dès septembre 2015 la totalité des carrefours parisiens, mais pas la totalité des feux rouges.
Rappelons ici que le feu rouge n’est pas un élément de sécurité, mais un élément de fluidité du trafic, choix lié :
- au nombre toujours plus important de véhicules motorisés
- à un nombre important de voies (ceci est un choix, parfois au détriment des vélos)
- à la vitesse maxi. autorisée aux dits véhicules (là encore un choix qui dessert les piétons, les cyclistes)
Exemple : la Carrefour Pompadour (Croisement N6 / D86 et N406 notamment), n’est pas géré par feu, malgré un débit très important. Rappelons enfin que le feu est un dispositif qui coûte cher en entretien (par rapport à un giratoire par exemple).
Le cédez-le-passage au feu (sous forme de flèche clignotante) existe déjà pour les automobilistes (si si), exemple ci-dessous bien connu des habitants de Créteil, ou les voitures s’affranchissent déjà du feu rouge, à la condition … de céder le passage. Débouchant pourtant sur un axe important (ex N186), mais les voitures ont déjà ici, de longue date, le droit de « griller le feu » lorsqu’ils tournent à droite (en cédant le passage hein), sans que personne ne crie au scandale :
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Le tourne à droite au vélo, c’est quoi pour les vélos ?
Ce dispositif augmente leur sécurité, en dissociant leur flux de celui des motorisés. Il permet aussi aux cyclistes de moins respirer la pollution lors du démarrage au feu vert pour tous, et d’éviter d’avoir à s’arrêter trop fréquemment (si vous faites les 87 km moyens d’un français / an à vélo, ça ne vous parle pas, mais si vous faites par exemple + de 4000 km/ an à vélo – soir déjà plus d’une 10aine / jour-, alors vous savez que l’énergie musculaire est précieuse, et qu’elle ne peut gâchée par un nombre de feux déraisonnable : propos garanti non intelligible pour un non-cycliste assidu, qui se laisse porter par sa voiture ou son bus.
https://www.youtube.com/watch?v=0t9PvDCVptU
On a vu ce choc des cultures sur Europe 1, où M.Guggenheim a eu fort à faire face à des gens qui n’y connaissent rien -mais qui croient connaitre- selon le même principe que le double sens cyclable : + c’est inoffensif et ça fait peur aux batteries de personnes qui ne sont font de vélo très régulièrement ni ne se sont renseignées sur l’accidentologie, lui préférant le Café du commerce, ou la démagogie lorsqu’il s’agit de certains élus, flattant les bas instincts et fleurant bon le clientélisme.
En savoir + sur la page Wikipédia, et la fiche complète du Certu (désormais CEREMA, les pros du pot), à se sujet.
Ce qui est admis de longue date pour les automobilistes (y compris aux Etats-Unis) serait choquant pour les cyclistes. Tout comme les doubles sens cyclables : le parallèle est frappant ; qui font peur à des personnes -voire des élus et certains techniciens, peu au fait et qui méconnaissent l’intérêt du dispositif-, et n’ont jamais eu la chance de se rendre dans des zones d’Europe où la quasi-totalité des sens uniques sont autorisés aux vélos à contre sens (Danemark, Pays-Bas, Belgique, Strasbourg, certaines villes d’Ile de Frrance aussi, notamment des Villes 30, décuplant ainsi le linéaire cycliste, à juste titre, et loin des artères polluées, embouteillées, et pleines de feux, et souvent illisibles car à sens unique. Les voitures pourraient ainsi doubler des cyclistes, (même en s’affranchissant des règles du Code, dont laisser 1 m d’écart entre voiture doublant et vélo), mais ne pourraient pas croiser un cycliste. Allons bon 🙂
Au passage : en doublant on accélère, alors qu’en croisant l’on ralentit (voie étroite surtout), facteur de sécurité pour tous en ville. CQFD.
A la lumière de ce qui se fait en Europe depuis une 40aine d’année, nous pensons qu’une ville + sûre pour tous, est une ville qui remet les feux et les sens interdits aux vélos à leur place : une place marginale.
Les mauvaises langues diront : encore de l’argent pour les seuls cycliste.
Et ben oui, car :
- ils sont silencieux
- ils prennent soin de leur santé (et donc des deniers publics), en luttant contre la sédentarité
- ils prennent soin de la santé des autres : en ne les intoxiquant pas avec les charmantes particules fines et autres joyeusetés cancérigènes, ni en émettant des nuisances sonores
- ils n’écrasent pas les voitures, jusqu’à preuve du contraire
- ils sont moins absentéistes que leurs collègues motorisés
Voilà, enfin, un juste retour des choses, pour ne pas dire la moindre des choses.
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