Bannière du site Partage ta rue 94. Dessin d'une rue façon enfantine avec des personnages de piéton, de personne en fauteuil roulant, de cycliste et de parent avec son enfant dans une poussette.

La nouvelle rue de Paris à Charenton-le-Pont, un aménagement remarquable pour une ville mieux partagée

Un nouvel aménagement est inauguré ce jeudi 3 juillet, c’est la rue de Paris sur la D6. Sur un axe urbain connecté à Paris avec tous les commerces : une double piste cyclable bien protégée, des plateaux traversants sécurisants pour les piétons, des arrêts de bus bien intégrés, le tout bien réalisé, c’est un succès.

Nous vous en parlions dans un précédent billet, la nouvelle rue de Paris a depuis tenu ses promesses, et déjà son calendrier puisqu’elle est inaugurée ce jeudi 3 juillet, comme prévu 10 mois après le début des travaux, par le Département et la ville de Charenton-le-Pont. Il s’agit d’une réfection d’ampleur, sur plus d’un kilomètre de voirie en zone très dense. Le résultat est remarquable, déjà éprouvé et apprécié puisque les différents usagers ont pu se l’approprier au fur et à mesure, par tronçons successifs.

Deux photos combinées en horizontal: à gauche un cycliste de dos sur une piste cyclable protégée, à l'entrée de la ville avec son panneau Charenton-le-Pont. A droite une cycliste également de dos sur une piste cyclable séparée de voitures à gauches par un séparateur en béton, des arbustes et des fleurs notamment de agapanthes sont sur sa droite.
ici les nouvelles pistes cyclables de la rue de Paris, à ses deux extrémités : à gauche à l’ouest côté Paris, à droite à l’est côté station de métro « Charenton-Ecoles ». 1,3 km de confort et de sécurité pour les gens à vélos, sans gêner les piétons…

Pour les gens à vélo, aujourd’hui c’est donc un axe de 1,3 km, bordé de commerces, qui est modernisé avec deux pistes unidirectionnelles de chaque côté. La double unidirectionnelle est la « catégorie reine » des aménagements cyclables, aussi pour les usagers piétons et automobilistes car pour traverser ou croiser il n’y a qu’un flux vélo à contrôler ! Le principal changement tient à l’inversion de la file de stationnement automobile et de la bande cyclable. Résultats : fini le stationnement intempestif sur la bande cyclable, la piste désormais bien séparée est super sécurisante , elle reste sur la chaussée cependant (pas sur le trottoir, comme trop souvent en Val-de-Marne !), les bordures du stationnement comprennent un espace tampon de 50 cm qui permet aux automobilistes de rejoindre leur véhicule et de limiter le risque d’emportiérage, les pistes sont suffisamment large (2m en général) pour permettre de doubler sans frôler (après annonce d’un petit coup de sonnette, c’est mieux !).

Pour les gens à pied, les traversées piétonnes sont souvent améliorées aux intersections, grâce aux larges plateaux traversants qui ralentissent les véhicules. Les places de stationnements 2RM et les arceaux vélos sont disposés de manière à dégager leur visibilité. Accessoirement, les bandes de 50 cm précitées peuvent servir d’îlots pour ceux qui traversent « hors de clous »… Surtout, les vélos ont été redescendus sur la chaussée près de la station de métro Charenton-écoles : le parvis de l’Eglise Saint-Pierre est maintenant entièrement piéton, exit la bande cyclable entre les parterres de fleurs, finis les conflits d’usages, les gênes mutuelles entre piétons et cyclistes ! En outre on apprécie le traitement de l’intersection avec l’avenue Anatole France : plateau traversant, rétrécissement des voies et diminution du rayon de courbure, voilà qui devrait apaiser le virage et renforcer la sécurité des piétons sur le passage protégé près de l’école primaire.

De dos une cycliste avec un imperméable sur une piste cyclable à l'approche d'un passage piéton protégé, sur un grand ralentisseur surélevé appelé plateau traversant. Devant elle plus loin deux autres cyclistes de dos.
Les plateaux traversants sont larges, bien réalisés, bien signalisés, avec îlots ou bandes empêchant le stationnement intempestif et dégageant de la visibilité.

Pour les utilisateurs des transports, les arrêts de bus sont bien intégrés, à niveau de trottoir (idéal pour les personnes à mobilité réduite) et dotés d’îlots larges, confortables. Un rétrécissement et la montée ralentissent les vélos aux abords de l’arrêt.

Un arrêt de bus sur la gauche, sur un îlot le long de la chaussée, une piste cyclable étroite passe à sa droite, un cycliste est de dos plus loin.
Les arrêts de bus sont larges et à niveau; le rétrécissement, l’élévation et le passage piéton invitent les cyclistes à ralentir.

Pour les gens utilisant voitures et camionnettes, peu de places ont été supprimées au final, et des places de livraisons ont été placées stratégiquement tout du long de la rue de Paris, avec ses nombreux commerces.

Toutes les collectivités ont participé

Le Département a pris la maîtrise d’ouvrage sur cet axe de sa compétence (D6) et a organisé notamment des consultations, auxquelles nous avons participé. Nous saluons le travail constant et remarquable de l’association Paris en selle, antenne Est Marne et Bois, leur expertise technique et leur force de dialogue, avec la mairie de Charenton notamment.

Le budget du projet, 3 millions d’euros, est d’abord porté par la Métropole pour 44% (le projet se rattache d’ailleurs à la ligne 4 du plan vélo métropolitain, porté par la Métropole du Grand Paris) et par la Région Ile-de-France pour 25%. Le Département a mis 20% du budget, l’État 8% et la Ville 3%.

Cette réalisation sur la D6 devrait être la principale du mandat du Département, avec la D120 à Vincennes (avenue de Paris), et la D4 à Joinville-le-Pont (avenue des Canadiens et pont de Joinville).

Côté regrets ou améliorations possibles

La perfection n’est pas de ce monde. On regrettera beaucoup le manque de plateaux traversants côté Charenton-écoles, dans la zone la plus vivante (croisement rue de Conflans et rue de la République). On regrette aussi quelques rétrécissements et déviations serrées des pistes ici ou là, notamment du fait du maintien des extensions de terrasses aux carrefours (alias « oreilles de Mickey ») devant cafés ou restaurants. Lors des pluies au printemps, nous avons constaté des problèmes d’évacuation des eaux, et de larges flaques…

La signalisation reste à terminer, il faut la soigner. On espère des cheminements lisibles aux intersections, avec des priorités claires, à défaut d’enrobés de couleurs différentes (comme sur la nouvelle piste bidirectionnelle à Vincennes notamment). En effet les régimes de priorités flous ou disparates sont trop courants dans le département, au risque de refus de priorité et de collisions.

Et s’il est possible de rêver : pourquoi pas des panneaux « cédez-le passage cyclistes » multidirectionnels aux intersections, ou une synchronisation des feux façon « onde verte » vers Paris le matin et vers Saint-Maurice le soir ?

Une référence en Val-de-Marne

Quoi qu’il en soit, nous saluons cet aménagement réussi. Pour les « vélotafeurs » du Val-de-Marne, il apporte une alternative bienvenue à la voie verte le long de la Seine, avec plein de commerces et moins de trafic et d’engins « débridés ». La ville de Charenton complète ainsi ses aménagements urbains déjà exemplaires (30 km/h et double sens cyclable généralisés, pistes cyclables séparées…) et confirme sa place éminente de ville moderne, apaisée et partagée. Concernant d’autres axes du département, l’aménagement est aussi porteur d’espoir : il s’agit d’une reprise et d’une amélioration d’équipements existants, sans prendre aux piétons, comme trop souvent hélas chez nous. On espère que c’est l’ensemble de la D6, jusqu’au carrefour Pompadour à Créteil, qui pourra faire l’objet d’une telle modernisation !

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